Lors de mon tour à
Ubud, j'ai mentionné la vue sur le mont et le lac Batur
(prononcé « Batour »). Il s'agit d'une
immense cuvette de verdure où l'on peut apercevoir des traces de
coulées de lave lors de la dernière éruption.
Oui, le mont batur est aussi un volcan qui culmine à plus de
1700 mètres. Même si il est toujours en activité,
la dernière éruption date de 1998. Il est possible de
faire un trek sur ce volcan de nuit pour arriver à l'aube et
observer le lever du soleil avant de redescendre dans la plaine pour
le milieu de matinée. J'ai essayé depuis Ubud et Kuta
mais les prix annoncés étaient ridiculement élevés
(entre 60 et 90 USD pour deux heures de marche et transport
aller-retour vers et depuis le volcan) et il fallait aussi deux
personnes pour y aller alors que j'étais seul.
A la fin de mon étape
à Ubud et les liaisons ferrys pour Lombok étant
interrompues je me suis mis en tête d'aller directement dans la
région pour me trouver mon propre guide et obtenir un meilleur
prix.
Ayant manqué le
dernier bus, j'ai pu louer une voiture privée pour me rendre
dans la région pour 15 USD. Évidemment une fois sur place, le
chauffeur s'est arrêté en plein village de Batur pour me
demander où je voulais aller maintenant. Mon erreur : ne pas avoir
négocié directement un prix pour me fire emmener jusqu'à
l'hôtel. Le village de Toya Bungka se trouvant au pied du volcan était encore à 10 minutes de route sinueuse, le chauffeur me
réclamait maintenant 5 USD de plus pour m'emmener. Un peu
agacé de cette incessante tendance à vouloir tirer un
maximum de la vache à lait touristique, je lui ai proposé
de descendre et de me trouver moi même un transport jusque là
bas ce qui l'a un peu calmé sur ses attentes. Je m'en suis
donc tiré pour 2,5 USD... Sur place j'ai trouvé une chambre
avec vue sur le lac. Le village était quasiment vide de
touristes et contrairement à beaucoup de gens qui s'en
plaignent, l'absence de touristes est aussi synonyme de beaucoup de
nuisances: saleté des chambres, restaurants vides qui gardent
leur nourriture au delà de la date de crémation (qui
est bien après celle de péremption...), prix de
transport élevé pour repartir, absence de commodité.
La raison principale pour l'aspect désertique de l'endroit
étant la saison des pluies.
Dès mon arrivée,
j'avais déjà sur le dos un guide qui m'annonçait
des prix encore plus ridiculement élévés, allant de 35 USD pour une marche
courte de 4 heures à 60 USD pour 6 heures. Considérant
que j'étais bel et bien au pied du volcan, le prix du
transport devait être quasi nul. Étant le premier guide
que je rencontrais (il avait suivit la voiture de mon chauffeur
jusqu'à l'hôtel), j'ai sortis mon « Lonely
Planet » pour lui montrer les 18 USD annoncés pour
la marche la plus longue. Il a alors commencé à me
parler du prix du transport, de l'inflation, des répercussions
tragiques des sub-primes sur ses stocl options causant un montée vertigineuse du
prix des oeufs et autres produits de bases sans oublier le
gouvernement qui se tapait la part du lion avec des taxes sur
l'oxygène, l'eau courante, la nourriture pour canaris et son
poisson rouge devenu adepte des drogues dures à qui il devait
envoyer de l'argent pour survivre dans une prison indonésienne
hostile. Dès que j'ai fait mine d'aller demander les prix ailleurs,
il a commencé à baisser ses prix par lui même. Et
quand un marchand baisse les prix deux fois de suite AVANT que vous
ayez fait une autre offre, c'est un signe que vous pouvez aller
beaucoup beaucoup beaucoup plus bas. En bon pigeon-touriste que je
suis, je me suis arrêté entre le prix initial et le
montant annoncé dans le « lonely planet », c'est à dire
dans les 40 USD. J'ai découvert ensuite que d'autres sur le
trek avaient payé 10 USD de moins avec trasnports aller et retour de 3 heures entre Kintamani et Ubud. Je suis sûr aussi que d'autres
avaient payé plus mais je n'ai pas non plus eu envie de faire
un sondage. Pourquoi parler autant d'argent dans ce post ? Après ces
deux séries de négociations, j'étais dans un
état d'écoeurement assez profond. De ce que j'ai pu
expérimenter, les guides et autres
chauffeurs n'hésitent pas à mentir outrageusement
pour rouler les touristes avec des arguments et justifications
toujours plus rocambolesques. Ce jour là, je l'ai beaucoup
ressenti après Kuta, où le harcèlement était
aussi incessant. Il fallait donc être intraitable sur les prix
et connaître celui du marché courant qui lui même
peut-être encore abaissé. Et même si je le savais
à l'époque, j'étais en train de l'intégrer
à un niveau de conscience encore plus profond.
Le lendemain à
3h30 du matin, mon guide est venu taper à ma porte. Je me suis
habillé et nous sommes partis sur sa mobylette au point de
départ du trek. La route à la sortie du village de Toya
Bungkha est très sinueuse au point qu'ils roulent extrêmement
lentement. La route étant déserte à cette heure,
ce fût un vrai régal de sensations fortes de monter et
descendre dans cette suite ininterrompue de virages. Près de
l'arrivée, nous avons fini par un tour dans un chemin boueux
et caillouteux (toujours à deux sur la même mobylette et sans casque)
pour se rendre au départ du trek. Une fois arrivée,
j'ai sorti la lampe frontale de rigueur et remonté le zip de
ma polaire (il faisait dans les 15 degrés) pour entamer la
marche. Mon guide avait 10 ans d'expérience même si il
avait à peu près mon âge et son pas était
plutôt rapide et régulier. J'ai fait de mon mieux pour
le suivre et nous nous sommes arrêtés a plusieurs
reprises pour regarder la vallée éclairée par la
pleine lune. Beaucoup de chiens errants se promènent dans les
environs et accompagnent les groupes de marcheurs en espérant
obtenir quelques miettes de leur petit déjeuner une fois
arrivés en haut. L'ascension n'est pas vraiment difficile,
n'importe qui en décente condition physique et respiratoires
peut le faire. On marche sur un sentier un peu escarpé et
caillouteux pour arriver après 2 heures marches au point de vue.
Sur place, un petit refuge avec un aperçu sur le lac et le point le
plus haut de l'Indonésie qui culmine à plus de 3200
mètres.
Nous avons attendu le
lever du soleil, ce qui était vraiment exceptionnel pour moi
en dégustant le petit déjeuner préparés
par les guides : sandwich à la banane frite et oeufs dures. A
cause du ciel nuageux, nous n'avons pas vu grand chose du lever de
soleil à part à quelques moments d'éclaircis que
j'ai tenté de capturer avce mon appareil (un des essai est la photo en en-tête de ce post). Vous trouverez le reste des
photos dans l'album « Kintamani ». Peu après
la fin du lever, les macaques sont arrivés. Ce sont des singes
qui vivent sur les sommets du mont Batur et viennent rendre visite
aux touristes. S'en est suivi une bataille ouverte entre les chiens
errants et les singes (videos disponible sur ma chaine youtube) . Ce fût assez divertissant. Là j'ai
rencontré trois canadiens vraiment sympathiques avec qui nous
avons fait un bout de promenade. Nous avons vu les différents
cratères dont le plus gros qui datait de 1968. Il n'y a pas
grand chose à voir dedans à part quelques fumées et vapeurs
d'eaux chaude qui s'échappent de la terre par endroit. Nous
avons cheminé sur quelques sentiers escarpés et entre
deux nuages, nous avons aperçu un village sur le mont batur, à
quelques centaines de mètres du dernier cratère de
1998. Les gens qui y habitent doivent évacuer leur village à
chaque fois qu'une alerte volcanique est annoncée. Nous nous
sommes arrêtés pour tester les sièges chauffants
fournis par le volcan (littéralement le sol) et aussi faire
durcir quelques oeufs à la vapeur chaude du cratère. Ensuite, nous sommes redescendu. Je suis ensuite allé passer
l'après midi dans une source chaude qui offre une magnifique vu sur
le lac Batur. Un vrai régal de détente de pouvoir
déguster un petit cocktail de jus de fruits, dans un bon bain chaud
devant le lac où on entend rien d'autre que le cri des oiseaux et de l'au de source qui coule...MIAM
!
En partant de la source,
le propriétaire qui est assi chauffeur à ses heures
perdues m'a annoncé que le ferry pour Lombok était
maintenant à nouveau en service. Il a aussi ajouté
qu'il pouvait m'y emmener pour un prix ridiculement élevé
alors j'ai dit BANCO! et je suis partit pour Pandangbai le lendemain.
En route pour Lombok...
Cédric