Le soir de mon arrivée, nous nous sommes rendus dans un
boui-boui local à quelques blocs d’immeubles de notre Hôtel pour déguster une
boisson locale. C’est fait à base de vin blanc plutôt sucré et sur le dessus
ils y ajoutent une boule de glace à l’ananas : C’est un mélange assez
explosive qui vous est servit dans un
verre équivalent à une bonne chope de vin.
A la fin du verre, je me sentais un peu éméché. Avec ça, j’ai goûté à des petites préparations à base
de pomme de terre frits.
Je ne sais pas pourquoi mais j’ai le sentiment que la
cuisine du Chili à pour particularité d’être assez calorique. Mais bon l’avenir
nous le dira.
Je repense au repas du monde où on nous a servis des calamars
fris dans un mélange de beurre et d’huile (d’olive soi-dit en passant).
Dès le lendemain matin nous déjeunions à l’hôtel assez tôt
car le décalage horaire m’a fait me tenir éveillé de 3h du matin à 6.30, sans
pouvoir me rendormir. Je me suis donc
installée au 4ème étage de l’hôtel
pour y trouver une connexion Internet et faire un peu d’écriture.
Mon deuxième jour au Chili fut intéressant puisque c’était
mon introduction au Monde je dirais rural.
Avec nos 75 kilos de bagages, nous nous sommes rendus au terminal de bus
pour se rendre à Hijuelas. Nous nous rendons dans la maison de la mère de
Gabriela, qui est une ancienne camarade d’université de Léo mais aussi une
comme qui dirait collocatrice. Nous y rejoignons cette dernière accompagnée de son mari
Victor, et de leurs 3 enfants, Javiera 1 an, José Miguel 10 ans et Diego 4 ans.
Je me souviens de cette petite famille car Léo habitait avec
eux 6 mois durant de Février à Juin de cette année.
Gabriela travaillait dans la même société que Léo durant
quelques années. Elle travaillait dure
et les horaires ne lui permettaient pas de se consacrer à sa vie de famille.
Elle a fait le choix de renoncer à sa vie professionnelle pour pouvoir élever
ses enfants. Ce choix ne fut pas sans
conséquences pour les finances du ménage. En effet, Gabriela ayant un poste à
responsabilité le couple avait une qualité de vie très correcte.
Léo de son côté cherchait un endroit pour vivre près du
travail sans pour autant mettre une fortune dans le loyer et à cette période il
s’est dit qu’il serait bien de pouvoir rendre service à la petite famille en
logeant avec eux, leur apportant de ce fait un revenu supplémentaire.
Victor et Gabriela
appellent Léo ; le survivant car il considère qu’il leur à sauver
la vie.
Le système sociale chilien étant ce qu’il est, les femmes
qui font le choix de rester à la maison avec
les enfants même en bas âge, le paient assez chère.
Et puis les deux garçons
de la famille surtout Diego vouent une adoration incroyable à Léo. Ca fait plaisir à voir.
Bref , après un épisode assez folklorique dans le terminal
de bus de Santiago, nous voilà en route pour Calera à quelques 10 kms de
Hijuelas le village où nous sommes supposés passer quelques jours.
Je parle d’un épisode folklorique parce que l’ami Léo très
organisé de surcroît à notre arrivée me fait signe de le suivre au niveau 14 où
le bus pour Calera est sur le départ. Je
lui propose d’attendre avec les bagages en attendant qu’il aille chercher les
billets de bus.
Il me dit que non, de
ne pas m’inquiéter nous trouverons à
nous asseoir, en réalité il ne tient pas
à me laisser avec tous ces bagages dans le terminal, ils se méfient des
voleurs.
Je n’insiste pas , mais je vois le truc gros comme une
maison que l’on va faire le trajet sur nos pieds .
On nous invite au bout de 10 min à monter dans le bus bien
que nous n’ayons pas de ticket acheté à l’avance. Si personne ne nous vire on
pourra y rester. Au bout de 10 min où
nous sommes assis attendant le départ une personne prend la place de Léo et 5
min après c’est mon tour. Et là mon visage s’assombrit, et les nerfs
montent ; je ne pige pas trop et l’assistant du conducteur nous demande de
nous baisser en prétendant que nous sommes assis car si les contrôles arrivent
ils nous refuseront le trajet pour des
raisons évidentes de sécurité.
Le bus démarre, nous faisons un peu plus de 900 mètres, et
le contrôle se fait. Nous sommes invités
à descendre du bus car il n’y pas de station debout.
Et là on nous rend nos 60 Milliards de bagages, que j’invite
largement Léo à porter.
Et là t’as envie de dire ; je te l’avais dit mais t’as
pas besoin et là Léo m’indique qu’il est désolé d’être un campesino (un paysan
sortit de sa campagne) je me mets à rire car il se rend bien compte qu’il
aurait du m’écouter.
Même si je ne suis pas de ce pays, il ya des codes qui sont
similaires de pays en pays et j’en ai connu en certains nombres du fait de mes
nombreuses escapades…..
Après ce début raté, c’est avec plaisir que je me réveille
30 min après le départ du deuxième bus pour Calera dans le début de la zone rural
à la sortie de Santiago. Qu’est ce que c’est différent ; pleins de cactus,
des fleurs jaunes et oranges peuplant la
route.
Nous arrivons vers
16h dans le lieu où nous attend Tia (Tante) … , la mère de
Gabriela.
Elle est Professeur en université, elle enseigne l’ecologie,
les énergies renouvelables et la protection de l’environnement. Elle est
autodidacte et en connait un rayon sur son sujet.
Sa propriété est très étonnante, la maison est plutôt
modeste, par contre le jardin s’étend sur 400 hectares. Waouh !!!!
Il ya à peu près 6 ou 7 variétés d’avocats, très vite Tia
nous propose d’en goûter, moi qui adore ça , je suis comblée , Léo les
préparent avec différents assortiments et c’est succulent.
J’ai appelé cet endroit el paraiso de la palta : ou le
paradis de l’avocat.
La grand-mère possède une quinzaine de chiens de différents
races qu’elle a recueillit depuis la rue. C’est un peu une SPA et quand le
repas leur est servi c’est un orchestre effrayant d’aboiement de plusieurs
intensités qui se jouent pour
l’accompagner.
A côté de cela elle possède plusieurs arbres qui lui
apportent des amandes, des citrons, sans
parler des avocats qui lui ont permis de récolter près de 1200 tonnes l’année
précédente.
Son autre fille Suzanna, elle, habite dans la maison. Elle a
34 ans et travaille en tant qu’infirmière régulièrement dans un hôpital tout
près de là.
Nous passerons donc 2 journées extrêmement sympathique avec
la famille de Gabriela.
J’ai parlé avec chacun d’entre eux sur skype même les
enfants et de les voir en vrais ça fait
drôle. Ils sont ravis de faire ma
connaissance, même si pour mois il est parfois difficile de communiquer parce
que je ne comprends pas tout, tout de suite, aussi parce que les chiliens
utilisent pas mal d’argo et parceque depuis la Nouvelle –Zélande je n’ai pas
pratiqué autant que je l’aurai voulu.
Je me vois le 2ème jour , Victor confiant à Léo
si j’allais bien parce que je n’ai pas parlé beaucoup. Je suis bien consciente que d’être dans un
endroit et ne pas maîtriser la langue est difficile, parfois on se sent stupide
parce qu’on vous parle et il ne sort que des sons mélanger à 2 ou 3 mots. A la fin de la journée, ma tête est grosse
comme une patate et je pense que le pire c’est d’avoir des choses à dire qui
sont coincer dans la gorge parce que le temps de les sortir ça va mettre 3
heures ;
Allez COURAGE Laurence ! Je me rassure en disant à Léo
que lui est plus mal barrée que moi et vaudrait mieux qu’il se mette vite à la langue française.
Le lendemain de notre arrivée nous nous rendons donc à
Calera à quelques kilomètres de là pour le défilé qui a lieu à l’occasion
des fêtes du Bicentenaire.
C’était magique de se trouver au milieu de personnes en
costumes traditionnels pour fêter l’indépendance face à l’oppresseur espagnol.
Avant que le défilé commence, ce fut assez atypique d’être avec Léo l’objet de
l’attention des gens, il est évident que des personnes aussi basanés que moi,
eh bien y’en a pas ! Et encore moins à se promener au bras d’un des leur.
Ca m’a fait bien drôle même si ce n’était pas fait avec méchanceté, ça relevait
plus de la curiosité ; Et puis ayant été prévenu, je n’ai pas été choqué
plus que ça.
Les plus ardus se risquent à me demander d’où je venais, les
autres me regardent du coin de l’œil.
J’étais ravie quand le signal de départ du défilé eut lieu
du coup les regards étaient concentrés sur les personnes en costumes.
Les personnes tels que Maire de la Ville, les responsables
de la Police étaient aux premières loges du défilé.
Nous en profitions pour
nous régaler d’empanadas
chez des gens qui ouvraient la fenêtre de leur cuisine et les vendaient aux passant.
Vers 11 h le lendemain de notre arrivée dans le village,
nous avons préparé le petit déjeuner qui fut très
copieux. A base de fromage,
charcuterie, jus d’orange ressemblant à du sirop d’orange avec une teneur indécente
en sucres, des montagnes de petits pains.
J’ai quand même tenue à élaborer une salade de fruit pour équilibrer le
tout dont Léo m’indique de ne pas trop en faire les fruits et les légumes
n’étant pas consommer aussi fréquemment que la viande.
Et l’avenir m’indiquera qu’il n’avait pas tord. Qu’est ce
que ça bouffe les chiliens ! Ils sont loins d’être grands les machins même
qu’est-ce qu’ils bouffent.
Le séjour fut aussi et surtout sous le signe de l’orgie alimentaire. Le repas
du midi soir se fait autour de 17h, ce qui permet une digestion de plus 6
heures avant le coucher. Pour les plus gourmands il ya la possibilité de
(tomar once), c’est un petit sandwich
que l’on peut prendre si l’on a encore faim et ce vers 11H.
Après le barbecue de Samedi, je n’ai cessé de dire que je ne
veux plus jamais mangé de ma vie, tellement mon estomac était plein.
On a préparé des brochettes avec 3 catégories de viandes
différentes, des oignons comme seules légumes,
les brochettes sont l’équivalentes de 3 brochettes achetés dans le
commerce en France.
Avec ça, des avocats à souhaits.
Ensuite, les empanadas, ca ça déchire, c’est genre
l’équivalent d’une pastel géante.
La pâte est plus épaisse, et ça te nourrit un homme. A
l’intérieur de l’œuf dur, des olives noires entières, des oignons rissolés et
une partie de la viande de bœuf que je pense préfère ignorer.
C’est succulent, simplement.
On a finit avec un petit crumble poire et pommes associés
à la pure confiture de Tia. Je l’ai
préparé et enfourné dans le four alimenté au bois dans le jardin. Ils ont tous
trop kiffé.
Le lendemain, je m’essaie aux crêpes le matin, avec mon pot
de nutella dans la valise et les pures confitures de Tia, j’ai remporté tous
les prix.
Ayant pas mal discuté avec Suzanna, je me rends compte que
la possibilité d’échapper au système sociale actuelle pour une vie alternative
est de plus en plus encrer dans l’esprit des gens.
Le choix d’une vie, moins individualiste, l’éventualité
d’être autosuffisante de manière alimentaire en s’essayant à une agriculture
bio mais surtout pour le long terme généré des revenus par la revente d’une
énergie propre, telle que l’électricité.