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Alexx et Geneviève sur la trotte

Phnom Penh, Cambodge

CAMBODIA | Sunday, 18 April 2010 | Views [445] | Comments [1]

Après la splendeur d’Angkor Wat, nous nous sommes plongés dans une partie très noire de l’histoire Khmer. Nous étions à Phnom Penh, la capitale du Cambodge.

Tout d’abord, une petite mise en contexte. Je suis loin de connaître tout les détails de l’histoire du Cambodge, mais je vais essayer. Le Cambodge a été sous le protectorat Français, a été envahie par le Viet-Nam, la Thailande s’est aussi mise de la partie, puis les Américains sont venus marcher avec leurs grosses bottes. Bref, pas trop rose et beau. En 1975, l’armée de rebelle a reprit le contrôle de la capitale. Les habitants ont sortis les drapeaux blancs et célébraient l’arrivée des soldats. En après-midi, d’autres soldats, vêtus de noir et lourdement armés, sont aussi entré dans la capitale. Ces soldats exigeaient que les habitants évacuent la ville, de fuir par la voix la plus rapide et d’emporter seulement ce qu’ils pouvaient porter. Apparemment, les États-Unis menaçaient de bombarder la ville. C’est ainsi que Pol Pot, dirigeant du parti des Khmers Rouges a prit possession du pays. Inspiré de Marx et de la Révolution Culturelle chinoise, Pol Pot souhaitait faire du Cambodge un pays auto-suffisant, basé sur l’agriculture et ou tout le monde seraient égal. Il souhaitait recommencer à neuf. Pour se faire fallait purifier le pays.  Les citadins ont été forcés d’aller vivre dans les campagnes. Phnom Penh est resté inhabitée pendant 45 mois.  Il fallait aussi tuer les intellectuels et leur famille, tué les ennemis du parti, interdire la religion, les célébrations, fermer les écoles. De 1975 à 1979, le pays a été transformé en un camp de travaux forcé. Principalement, les gens travaillaient dans les champs de riz en échange d’une mince ration de riz. Pour recommencé à zéro et éliminer tant de gens, il fallait un bon système carcérale, de bonnes techniques de tortures et d’exécution.   

Les écoles étaient transformées en prison et centre de torture. Il est possible d’en visiter une à Phnom Penh, la plus grosse; S-21. Les Khmers Rouges écrivait une brève biographie sur chaque détenu, prenait des photos. Toujours dans le but de purifier le pays, chaque détenu devait dénoncer, sous la torture, 15 autres personnes qui étaient contre le parti. La prison, maintenant transformée en musée affiche des pans de murs de photos de prisonniers. Les informations maintenant disponibles sont simplement invraisemblables. Entre autre mesure, les Khmers Rouges formaient des enfants à devenir des espions. Ceux-ci dénonçaient leurs camarades de jeux, leurs parents. La majorité des soldats n’étaient à peine adolescents. Même choses pour l’âge de certains prisonniers. Vous verrez dans les photos que certains enfants n’avaient pas plus de 2 ou 3 ans. Ils éliminaient la famille au complet pour éviter toute vengeance.  

Ne soyez pas offusqué de voir les photos de crânes et de fosses communes. Nous avons aussi visité le Killing Field. Après avoir passé quelques mois à la prison à être torturé et traiter de façon inhumaine, les détenus étaient envoyé à cet endroit pour être exécuter. À la fin de l’occupation, les fermiers, revenus dans leur village dans le but de reprendre une vie normale on découvert une série de fosses communes. On y a dénombré environ 9000 corps. Les soldats obligeaient les prisonniers à creuser leur tombe, puis à s’agenouiller sur le bord. Un coup derrière la tête et la personne tombait. Ils n’utilisaient pas de fusil pour éviter de gaspiller des munitions.

Il était impossible d’identifier toutes les victimes. Un monument a été érigé et les ossements y sont entreposés, ainsi que les restes de vêtements retrouvés. L’endroit sert maintenant de place de recueillement et de prière. C’est aussi une attraction touristique importante. Le guide qui nous a accompagné parlait avec beaucoup d’émotion combien il était important pour les Khmers de raconter leur histoire pour se souvenir et garder espoir que cela ne se reproduira pas.

Cette visite a été bouleversante. J’avais peine à retenir mes sanglots à la vue de tous ces crânes. Chaque détail apprit ne fait qu’ajouter à mon traumatisme. L’humain est capable du pire, même contre ses semblables. Le pire c’est qu’effectivement l’histoire s’est répétée. En Afrique, en Bosnie et peut-être aussi ailleurs en ce moment, mais le monde l’ignore.

J’ai continué à réfléchir à tout ça et réalisé combien l’impact se fait encore sentir. Notre guide, né tout de suite après la tombé du régime des Khmers Rouges, n’a pu bénéficier d’une scolarité normale. Les profs ont été tué et pendant 4 ans personnes n’a reçu d’éducation. Les plus vieux enseignait tant bien que mal aux plus jeunes. Sur quelle base reconstruire un pays quand tout savoir et expérience a été volé. Même les textes historiques ont été détruits. Les seules références valables qui restent sont des ouvrages français qui ont pu être sauvé. En plus du deuil que chacun a dû faire et doit encore faire, c’est toute une société qui doit aussi se reconstruire.

Il est important de s’intéresser à ça aussi quand on voyage. Profiter des beautés d’un pays sans s’intéresser à son histoire, ne fait pour moi aucun sens. C’est, pour moi, une question de respect envers ses habitants. Mais il faut être près à voir des choses pas trop belles!

Sur une note plus positive, 4 leaders ont été arrêtés et inculqués. Malheureusement le numéro 1 est décédé en 1998 sans avoir eu à rendre compte de ses actes. Les Khmers ont quand même eu la chance d’exprimer leur histoire et sentir que quelqu’un paie pour ces horreurs.     

Comments

1

Wow hein, traumatisant en effet.... Quelles horreurs!!
Merci malgré tout d'avoir partagé cette capsule d'histoire avec nous... on a beau voir ça dans les livres, y être doit être bien spécial...
On vous embrasse fort!!
Pasxxx

  Pascale Apr 19, 2010 1:51 AM

 

 

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