Ipiales, frontière Colombie-Equateur, 2 aout, 11h
Voilà, cette fois c'est sur,
on laisse la Colombie et l'Albergue Azul derrière nous. La frontière est
blindée et on va devoir attendre près de 3h pour voir les cabines du
poste de douane s'offrir à nous. L'ambiance frontière n'est jamais la
meilleure, mais on discute un peu avec une francaise (ils sont partout!!
Mélanie si tu nous lis ;-) et un américain (eux aussi!)).
On passe
et on trace, directement pour Quito, la ville aux mille dangers (comme
tout le monde nous dit sur le chemin)! L'Equateur ne sera qu'une
apostrophe dans notre périple, c'est décidé, on veut passer du temps au
Perou. Les pays parfois devraient se révolter qu'on en favorise certains
plus que d'autres juste comme ca à l'humeur... Bref, on arrive à Quito
vers 21h, fatiguées mais heureuses! Les rues sont effectivement
désertes, le propriétaire de notre hotel nous fait peur quand on lui a
dit qu'on devait retirer de l'argent le soir meme mais finalement, sur la
place centrale, que des personnes normales et souriantes. On est samedi
soir, ils sont beaux et prets à faire la fete toute la nuit! Nous, on va
dormir.
Quito, 3 aout, 11h
On ne fera qu'une escale à Quito
puisque cette après-midi meme nous partons pour Cuenca. Alors on tente
de profiter des quelques heures que l'on a pour arracher à la voláe quelques
souvenirs à cette capitale. Nous voilà donc dans le grand parc
de la ville en bon inhien (il y a des choses qui ne changent pas quelque soit les noms qu'on leur donne)
et un humoriste nous sert son meilleur théatre réduisant à néant la
politique équatorienne et les absurdités modernes. On repart meme avec
des posters de son parti politique et des caricatures des autres partis,
beaucoup moins bons forcément!
Retour à la réalité du temps qui passe, de la
chambre à libérer, des mails à envoyer et du bus à attraper!
21h : nous
sommes dans le bus, le reste se racontera demain.
Cuenca, 4 aout, 12h
On
a voulu enchainer l'arrivée en bus à 7h du matin et la visite dans la
matinée mais quelque chose nous a retenu clouées à notre chambre d'hotel
pour dormir! Alors on émerge et plonge dans une ambiance chaleureuse
et tranquille, on est samedi, il y a un marché de paniers d'osier, de
tetes de pioche (parfois le sens propre se suffit), de cabuya et
autres artisanats. On flane, les rues sont charmantes et un petit
comedor familial nous sert un bon repas complet avec boisson pour
1.25 dollar.
Le soir tombe et la calle larga (rue des bars...et des touristes) commence à s'animer.
Les nombreux bars, restaurants et discothèques se réveillent doucement et
nous partons à la recherche du bar Zoociedad (conseillé par un habitant). A 23h nous y sommes,
l'ambiance y est parfaite, une seule bière à la carte, des rastas, des
jupes mode electro swing, des jeunes, des vieux, des petits, des gros,
des moches. Tous beaux, tentant de remuer nos petits corps, jusqu'au
fauteuil roulant, sur une musique sur mesure. Jeunesse alternative ton
QG s'établit ici, pas de mauvaise bachata, que de la pure salsa, cumbia,
reaggea, rap et autres groupes méconnus qui jouent pourtant pour le plus
grand plaisir de nos oreilles.
Un groupe de jeunes trentenaires nous invitera à boire et danser toute la soirée.
On aura bien essayé de payer quelques bières mais vous savez comment
ca se passe, l'égalité des sexes, on en reparlera, mais c'est loin
d'etre gagné!
Parque Nacional Cajas, 5 aout, 16h
Après
avoir cru que non, nous n'irions pas voir ce superbe parc pour des
contretemps, nous y voilà finalement. L'endroit est tout simplement
magnifique et d'une pureté incroyable. Certainement du au froid et au
vent qui nettoient tous les bruits et toutes les odeurs... On part pour
une randonnée de 2h/3h au milieu des montagnes et des petits lacs. Par
chance, à 17h les nuages ne s'épaississent pas et le coucher de soleil
sur les collines nous offre un beau spectacle home-cinema-ecran-plasma-haute-definition (je dis ca mais en ce moment la télévision, seul objet
de modernité qui croise mon chemin dans quelques auberges me fascine...
les choses sont différentes quand on n'a rien, je le savais déjà mais là
je le vis). Tiens, autre parenthése, aujourd'hui dans mon cyber la
connection est bonne, fait relativement rare, du coup je me paye le luxe
d'écouter mon bon vieux rock sur grooveshark, bah franchement on se rend
pas compte du bien que nous fait la technologie parfois!
Reprenons
le coucher de soleil. La suite est drole. Le soleil s'est tellement
bien couché que maintenant il fait nuit et très froid. Nous attendons le
bus depuis maintenant une bonne heure. Aucun des bus qui sont passés
devant nous ne s'est arreté. Oui, l'Equateur c'est comme ca, c'est bien
la premiere fois qu'on voit ca, les bus pleins ne prennent plus de
passagers! Ah ces pays qui commencent à se développer sont scandaleux! ;-)
Oui parce qu'on avait l'habitude de rentrer coute que coute dans des bus
surchargés et ca nous plaisait meme! Mais voila qu'aujourd'hui ce n'est
plus possible parce que la police sévit! Alors il fait 3 petits degrés et
on se congèle sur le banc de l'abri-bus, jusqu'à ce qu'enfin un bus
nous rammène à la civilisation. Un moment, on a douté et on s'est demandé si
on allait pas devoir dormir dans la petite cabane du poste de controle
du parc. Ils ont un petit radiateur électrique pour les mains mais ca
chauffe pas la pièce...
Zumba, frontière Ecuador-Perú, 7 aout, 10h
Et nous on aime les fontières daladiladada
Parce qu'il y des policiers daladiladada
Mais
on préfère les petits postes de frontière avec peu de trafic (disons de
personnes) et plus de cocaïne! Donc on est parti à l'aventure pour notre
plus grand plaisir à travers des chemins de traverses en
camion/bus ouvert, dans les montagnes. Le pied! Les douaniers sont
toujours cools dans ce genre de lieux, bon il nous a fallu 2 jours pour
traverser mais ca valait le coup! Le gouvernement d'Equateur ne sait
d'ailleurs pas que nous sommes sorties du pays parce que le monsieur nous
a tamponné mais son ordinateur n'est pas relié à la base...
L'arrivée
au Perou vaut le détour aussi. Un militaire équatorien nous gratifie de
son humour affuté en nous lancant un "ils tuent plein de touristes au
Perou" ah ah ah... (une sombre guéguerre autour de la frontière Equateur-Perou nous vaut ce cynisme).
Aller, à plus pour le Pérou, les incas et cie!