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Erase una vez... "Un voyage se passe de motifs." N. Bouvier

Il était un petit navire...

PANAMA | Wednesday, 1 August 2012 | Views [417] | Comments [1]

19 juin, 19h, Puerto lindo, côte caraïbes, Panama

Nous arrivons donc enfin à notre port de départ où nos capitaines (Regin et Tahsin) nous attendaient avec 2 autres membres de notre équipage (Benjamin et Geraldine, 2 suisses que l’on reverra c’est sur). Il fait déjà nuit, après un petit repas nous partons embarquer à bord du Delfin Solo qui sera notre maison pour quelques jours.

C’est un vieux bateau tout en bois, très beau, assez grand (45 pieds) et nous serons 9 enfin 10 à bord pour 5 jours de navigation. On compte donc les 2 capitaines turcs (qui ont vécu un bon bout de temps aux Etats Unis), 2 allemands, 2 suisses, 1 américaine, nous 2 et le chat Gatito ,habitant permanent du navire! C’est l’international, l’équipage vaut le détour et naviguer avec des inconnus c’est vraiment pas pareil…

Nous resterons sur le bateau 2 nuits avant de partir pour de bon le 21 au matin. Aurore et moi avons directement pris le parti de dormir dehors dans le cockpit, il faut dire qu’on atteint facilement les  40 degrés la journée donc je vous laisse imaginer l’atmosphère à l’intérieur : chaud, humide, salé, mmmmm que du bonheur.

Le périple doit se dérouler de la façon suivante : les 3 premiers jours cap sur les îles kuna, où nous allons profiter des plages et du poisson frais, puis 2 jours de pleine mer pour lier les îles à Cartagena, notre point de chute en Colombie. A bord personne n’a déjà navigué à part moi et c’est assez marrant de voir d’autres capitaines à l’oeuvre.

Il n’y a pas de vent, ou pas assez, ou pas dans le bon sens, en tout cas ces 5 jours se feront au moteur/voile. C’est à dire qu’on sort les voiles et on allume le moteur en même temps en espérant que ça aille plus vite. On n’est pas allé vite… Bon c’est le jeu s’il n’y a pas de vent. L’ambiance à bord est spéciale, pas désagréable, plutôt cordiale même, mais tout de même spéciale. Felix, un des 2 Allemands, a un bon mal de mer et se drogue a la dromamine (20 cachet en 5 jours ça tient du reccord), les capitaines nous cuisinent de super bons plats turcs lorsqu’on est à terre, mais dès qu’on est en mer, c’est chacun pour soi. Le premier jour on a mangé des sandwichs donc rapidement, la résistance s’organise et c’est un relais suisse/france qui s’installe pour cuisiner en mer! Oui je rêvais de purée anti rouli! Sérieusement, les heures de moteur étaient vraiment difficiles pour tout le monde, l’odeur du gazoil, le bateau qui fait flop flop, la lenteur de l’ensemble et la litière du chat!!! C’était pas le top, mais je me suis quand même lancée dans la préparation de crêpes pour 9 pour un petit déjeuner (4h dans l’enfer de la cuisine avec bourdon du moteur et j’ai même pas vomi : je pense que j’ai validé ce jour là mon brevet d’apprenti marin!) ça a mis du baume au coeur.

Les virées a terre étaient magnifiques, les kunas ont complètement conservé leurs traditions, leur langue, leurs vêtements, tout et en grande partie parce qu’ils détestent les espagnols et les gringos en général, qu’il est interdit pour un kuna de se marier avec quelqu’un d’autre qu’un kuna et qu’ils entretiennent le moins de relations possible avec le monde extérieur. Cependant, moi j’ai trouvé certains visages attachants et lors d’un échange qui s’est mal terminé entre notre capitaine qui voulait acheter des bracelets et des vendeuses en pirogues, Aurore et moi faisions intermédiaires en espagnol et je dois dire que je comprenais plus l’attitude des kunas que de mon capitaine.

On a refait le monde un soir, des débats animés sur l’Europe, l’Amérique Centrale, la manière de développer les pays, on a rapidement perdu nos capitaines, puis les Etats Unis sont sortis du débat, c’est un truc d’européen de se prendre la tête la dessus! Tout comme le fait d’aller à pied du port à l’hotel. Sunny, notre américaine, a fait une drôle de tête quand elle a compris qu’on allait vraiment faire le chemin à pied et pas en taxi avec tous nos baggages! Ils sont fous ces européens, ils sont fous.

Les 3 premiers jours étaient donc assez paisibles, les 2 derniers en pleine mer ont été plus rudes. On a senti tout de suite chaque membre se mettre en économie d’énergie, lutte contre le soleil ou la pluie et espoir que quelqu’un fasse à manger. Encore une fois le duo France/Suisse s’est mis à l’oeuvre, les autres étaient pas en forme! Heureusement, quelques petits moments de magie sont venus adoucir l’ambiance comme le groupe de dauphins qui nous a suivi un bon moment, les poissons volants, les couchers de soleil et les pâtes au beurre!

26 juin, 23h, Port industriel de Cartagena, Colombie

Pour terminer, nous arrivons enfin à Cartagena la belle à 23h, dans le port industriel animé à charger des cargos toute la nuit, avec ses odeurs de port industriel. La vue de la terre a apaisé les esprits et nous restons à discuter un bon moment dans le noir. Fin de l’aventure, nous mangerons tous ensemble pour se quitter le lendemain soir. Aussi spécial qu’il fut cet équipaqge nous aura marqué et on l’aura aimé!

Tags: carnet de bord

Comments

1

Salut les filles,

Trop cool votre traversée. Je suis vos aventures depuis le début et ça totoche !! Photos magnifiques, journal qui fait rêver, ça donne envie d'encore plus voyager.

Je réagissais à votre cuisine en mer. J'ai moi-même été confronté à la problématique boustifaille en mer pendant la traversée de la manche. Le cousin de Martin a créé une recette inédite anti-rouli qui vaut largement la purée anti-rouli :

- une boîte de chili con carne (genre 1 kg)
- une boîte de sauce bolo
- 1kg de semoule
- de l'eau chaude
- de l'huile d'olive.

Et baaaaaaaaaaaaam. Dans le bidou. Tu ferais le poirier que ça ne décollerait pas de l'estomac.

Je pense bien à vous. Continuez de nous faire rêver. Bisous.


Babouchka

  Babounet Sep 11, 2012 4:04 AM

 

 

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