Noël à Bélize
Je pensais avoir posté un mot du Bélize pour vous souhaiter de joyeuses fêtes mais apparemment ce message n’a pas marché.
J’ai quitté le Bélize conquise. C’était un très beau moment. Nous étions sur Caye Caulker, une petite île au large de Bélize city. Les étoiles, depuis le bateau, quand nous sommes arrivés, brillaient de mille feux, j’en avais oublié la beauté.
La plongée avec les tortues, les requins, les raies, les coraux et autres myriades de poissons multicolores valait également son pesant d’or. C’était beau, c’était simple, c’était un chouette jour de Noël.
Le slogan de l’île c’est “Go slow”. J’y serais bien resté plus longtemps. J’avais envie de prendre le temps de vivre et de ressentir encore plus ce sentiment de liberté quand je nageais dans cette eau turquoise. J’avais envie de ce sentiment de délassement et de connexion.
Pour le moment, je n’ai pas envie d’en dire plus mais c’est étrange car hier, en étant à l’aquarium de Baltimore, je me suis rendue compte combien un animal en liberté était bien plus beau, bien plus vif et bien plus sauvage.
Voilà ce que j’ai écrit à ce propos, je voulais vous le livrer. J’ai conscience que cela sonne comme un cliché, mais, quand même, le coeur a parlé:
"Aujourd’hui j’ai voulu passer le temps en allant à l’aquarium après une visite au musée.
Plaisir coupable car réfléchissant aux tenants et aux aboutissements de la situation, j’ai été incapable de trouver cela beau.
Plaisir transformé en compassion/empathie puis dégoût de la situation.
Incapable, je me suis dit, ce n’est pas là que j’amènerai mon neveu, ma nièce ou mon filleul. Ce n’est plus possible.
Je me savais sensible mais je ne peux plus cautionner de voir des dauphins/requins/raies/poisson/tortues,… dans un mouchoir de poche à tourner en rond pour satisfaire ma curiosité d’animal “civilisé”. Concrètement, voir de la vie avec un potentiel d’épanouissement à état végétatif, ça va être compliqué à l’avenir!
D’aucun disait “c’est à ce prix que nous avons du sucre en Europe”, pour paraphraser grossièrement, de même en écrivant ce message, j’ai conscience du système que j’entretiens en payant ce ticket d’entrée. (Cf The cove ; au moment même où j’écris un dauphin albinos va être choisi pour être une bête de foire dans un Sea World)
Bien sûr que j’aime les dauphins et autres veaux, vaches, cochons, bien sûr que c’est beau mais est-ce décent de les voir tourner en rond? Est-ce que j’aimerais, moi, vivre ad vitam eternam, dans une maison, dans un huis clos sartrien? Quel horreur!
Je n’y arrive plus. Ma sensibilité aura eu raison de moi et tant mieux. Elle était plus belle la tortue dans sa réserve marine, à nager et à jouer à cache-cache avec moi. J’avais envie de l’attraper et de jouer avec elle. Il n’y avait pas de vitre, elle était libre de choisir si elle voulait que je l’observe ou non.
J’entends encore la mère dire à ses enfants “ow that´s fish” non sans déconner dans un aquarium il y a des poissons? Comme si en plus la fonction informative de ce lieu, la seule que je trouve valable, ne servait à rien. La pingre mère ne détaillait même pas.
FUCK IT! Chacun ses égoïsmes. Je choisis les miens et ce ne sera pas celui-là! J’ai conscience du chemin que je prends et je franchirai les étapes peu à peu mais là c’est le cœur qui parle et ce n’est plus possible.”