Bon, je vais commencer par l ile Rishiri. Je n ai pas beaucoup de temps avant mon prochain train, mais si j ai pas fini, je finirai un autre jour...
Au depart de Wakkanai, tout au nord d Hokkaido, je prends le ferry pour l ile Rishiri, un petit havre de nature avec un vieux volcan a escalader.
Les ferrys au Japon sont comme les notres a part qu il n y a pas de sieges et que tout le monde est couche par terre (qu on s entende, ils sont pas couches par terre a la sauvage, vous ne pouvez marcher avec vos chaussures que dans l allee centrale et les zones assises sont moelleusement moquetees...). L acivite pricncipale dans les transport au Japon, et surtout sur les ferrys, c est DORMIR!!!. Vous avez l impression d etre tout seul au milieu de tout le monde.
J ai un peu discute avec la seule europeenne du ferry pendant le voyage. On a discute topographie en anglais...??? (on fait de ces trucs des fois...)Elle etait finlandaise et avait une these d un francais de Rennes qu elle arrivait pas a comprendre, alors je lui ai explique les choses qu elle comprenait pas...(bon, la these etait couillue et j ai appris plein de mots francais genre:syntagme)
L arrivee a rishiri Island est assez decevante, un petit port sans pretention avec une montagne en arriere plan. En allant vers mon hotel, j ai pris une ou deux photos des poissons en train de secher a l air libre...
Petit mot en passant...jusqu ici j etais d accord pour dire que le "lonely planet" etait sans doute le meilleur guide de voyage du monde, mais la je dois dire que la deception est abyssale. Pour les trucs a visiter, pas de probleme, mais pour les endroits ou dormir ou manger, ben c est pas complique, c est l horreur. Soir c est ferme hors saison et c est pas toujours precise, soit c est beaucoup plus cher que ce qu ils annoncent et leur avis est pas toujours bon pour tout (genre ils auraient pu me dire que les onsen (bains publics) de la ville ou je debarquais etaient toutes vieilles et toutes pas belles). Bref, meme pas la peine de se pencher sur le guide pour trouver un coin ou manger ou dormir, aucune chance...
Bon, j en reviens a l ile Rishiri.
Je me trouve un hotel, je vais faire un tour aux onsens de la ville, une deception par rapport a ceux que j ai deja visite. Je fais 4 fois le tour de la ville avant de trouver un resto ouvert (c est vraiment petit comme bled) et je rentre a l hotel ou je me couche apres mon heure quotidienne de japonais...(ah, tiens, en passant, j ai mange un espece de steak de thon tartare, pas degueu du tout...)...
Lendemain, hop hop,6h30, je me leve, le mont Rishiri m attends. Le gars de l hotel m emmene au debut de la balade en me disant qu il me faudrait 5h pour grimper la haut, trois si je suis rapide. 5h, me connaissant ca serait pas mal.
Le debut de la balade est toute gentillette, ils ont pave un petit sentier, et au premier point d arret (il y a 10 points de vue sur le chemin, le 10e etant le sommet...),une petite maison pour pique niquer vous attend gentillement. Une promenade pour mamie, quoi....
Apres ca, une petit balade en sous bois qui grimpe un peu, avec toujours ces especes de roseaux qui recouvrent chaque centimetre carre de libre a Hokkaido (d ailleurs, on a l impression que toutes les collines sont douces et duveteuse de loin...) avec un melange de sapins et arbres a feuilles caduques.
Et la ca commence a monter...je dis pas monter en zig zag, non, ca monte vraiment. Je me dis qu enfin en va entamer les choses serieuses. Les abord du sentier sont maintenant gardes par des bouleaux, plein de bouleaux, jamais vu autant de boulot et au fur et a mesure que je monte, ils deviennent de plus en plus rabougris et poussent a l horizontal par peur du vent, ca c est beau a regarder!!!on se croirait dans un tunnel d arbres...
Bon, ca monte et un nuage trouve pas mieux que de me cacher la vue du reste de l ile que je commencais a apprecier dans les trouees des boulots. La ca devient moins marrant, ma chemise est litterallement trempee de sueur, il commence a faire froid et ce satane nuage non seulement me cache la vue mais en plus met de l humidite partout a en faire gouter les arbres. Pas trop moyen de faire de vraies pauses, vu que je suis tout mouille, je me refroidi vite a l arret. Nonobstant ces petits inconvenients, je continue a grimper. Le nuage s eppaissit au fur et a mesure, si bien que je ne vois bientot plus rien a 10 metres. J espere que la vue est nulle, mais j y crois pas trop. La on se demande l interet de continuer a grimper. Le froid s insinue partout , mais le fait de marcher me tient au chaud, faut juste pas que je m arrete.Et je continue betement en me disant que meme si je vois rien au moins je l aurait grimpe celui la.Il faut aussi dire, qu etre la, au milieu de rien dans un petit tunnel de branche, ben c est pas desagreable, on se sent tout zen...
Un peu avant le 7e point, je rencontre un japonais qui redescend, il a dormi au sommet. il est equippe de pied en cap avec du bon matos de montagne. Je sais pas ce qu il a pense en me voyant avec ma petite polaire, mon coupe vent et mon petit sac , mais ca l a pas empeche de prendre une petite photo en passant. Quand deux cretins ont la meme idee debile et qu ils se croisent , ben ca leur fait plaisir...je me demande pourquoi...
Chacun repart dans son brouillard et je rencontre un peu plus loin...des toilettes...ben oui, je suis a 1100m d altitude et je trouve des toilettes...bon, ya pas de trou, juste un filet pour pouvoir poser votre kit portatif de toilettes que vous avez, bien sur, eu la bonne idee de prendre avec vous avant de partir,mais des toilettes quand meme...
pfff, la je commence a en avoir marre, je suis creve, trempe (pasque non seulement je transpire, mais en plus, ce satane nuage me goutte dessus) et je vois toujours rien. J hesite a redescendre et je me rappelle que le 8e point d apres le lonely planet et super sympa. Bah, un peu plus, un peu moins...je repars...
Je peux pas dire que j etait fatigue en arrivant a ce fameux 8e point...non...harasse serait plus exact...et comme me l a dit le lonely planet (qui est votre ami, ne l oublions pas) ce 8e point a une vue magnifique, idealement perche sur une petite corniche ou on voit un superbe....rien...ben je vois toujours pas plus loin qu a 10 metres...vous vous attendiez a quoi??
L avantage avec les corniches c est que c est venteux, tres venteux, et tres froid aussi. La je me dis que vaut mieux arreter les frais. Je me trouve un petit coin avec pas trop de vent, me mets torse nu pour retirer ma chemise trempee et me rhabille. Je sors ma couverture de survie (heureux d avoir ete prevoyant ce coup la), m enroule dedans et mange un bout avant de redescendre.
Et la, en repassant au 7e point, miracle, le nuage commence a se dissiper. Au fur et a mesure que je redescends je decouvre toute la partie nord est de l ile, sauvage au possible, toute douce avec son lit de roseaux...superbe!!! La ca valait le coup... Je termine ma balade enchante, la couenne au soleil, des oiseaux qui me chantent partout dans les oreilles...un vrai bonheur....avec toutefois un petit regret que le nuage ne se soit pas leve plus tot quand j etais a 1300m...mais bon on peut pas tout avoir...
Note de fin de page: A Wakkanai, la ville ou on arrive par le ferry de rishiri island, j ai rate le dernier train, et j ai donc du trouver un hotel. Je me suis trouve un petit minshuku (petit hotel famillial ) avec chambre japonaise. La dame ne parlait pas un mot de francais ni d anglais mais c est pas grave, ya toujours moyen de se debrouiller. Elle me montre ma chambre, le petit chauffage au fioul a utiliser si j ai froid, mais pas pendant que je dors, et tout et tout.
Je vais prendre ma douche et j en profite comme tous les soirs pour faire ma lessive de vetements (je n ai que deux sets de vetements pour voyager leger...). Je remonte dans ma chambre, accroche mes vetements partout, j allume le petit chauffage, pose un porte serviette sur le chauffage avec mes chaussettes et mon boxer en equilibre instable et j enfile leur espece de robe de chambre qu on appelle yukata. Hop, installation confortable sur mon futon pour apprendre un peu de japonais. Passe 5 min, je me deshabille completement, parce qu il fait super chaud dans la petite chambre (non, vous aurez pas de photos!). Et apres une bonne demi heure, j entends un vague "clang". J m affole pas plus que ca, pensant que ca venait de dehors et 5 minutes plus tard, un enorme clang de mon chauffage. Une demi seconde pour realiser qu il y a un probleme avec mon chauffage et que la tenanciere va sans doute pas tarder a debarquer dans ma chambre. Je me precipite pour retirer l echafaudage au dessus du radiateur, et je l ai a peine pose que la tenanciere est dans ma chambre toute affolee, on me disant de couper le chauffage, trop chaud, dilatation et tout et tout, le tout sans prendre une seule seconde en consideration que j etais completement a poil et en train de lui demander urgemment de sortir. Passe 30 secondes de confusion, je me decide, devant son manque evident d envie de me laisser seul, a me retourner calmement, a me baisser pour prendre mon yukata et a l enfiler posement. Ca a du la calmer, parce que apres, ben elle est partie.... O_o
