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Cameron II, l’indolent couronné pour un deuxième mandat

ALBANIA | Saturday, 9 May 2015 | Views [211]

David Cameron a défié les pronostics et ceux qui l’accusaient d’indolence avec une victoire aux législatives qui l’a spectaculairement conforté, même si nombre d’experts lui prédisent des temps difficiles en raison notamment de la bombe à retardement du «Brexit» dont il a lui-même allumé la mèche.

Avant même la fin du dépouillement, le Premier ministre sortant assuré de pouvoir former un nouveau gouvernement sans solliciter le renfort de partis tiers, a promis «un futur meilleur pour tout le monde», accompagnant son propos d’une remarque désobligeante à l’adresse des sondages unanimes depuis six mois à pronostiquer son naufrage.

«L’absence de coalition permet de récompenser un nombre bien plus important de députés de son camp», a souligné Tony Travers, de la London School of Economics (LSE).

De quoi amadouer la droite eurosceptique de son parti Tory, qui a très mal vécu l’attribution de nombreux portefeuilles à des libéraux-démocrates europhiles et de centre gauche, au sein du gouvernement Cameron I.

 

- Cameron II -

 

Dans son discours de victoire vendredi, le plus jeune résident du 10 Downing Street depuis deux siècles a retrouvé des accents de «libéral conservateur», ainsi qu’il aime à se présenter.

Il a semblé prendre acte des critiques formulées par ses adversaires en cours de campagne. Ils l’ont accusé d’avoir redressé l’économie du pays aux dépens d’un creusement des inégalités, et lui ont reproché les dégâts collatéraux pour les Britanniques de l’austérité, un mot qu’il évite, préférant l’euphémisme «décisions difficiles».

«Emplois», «apprentissage», «logement», «dignité», «écoles performantes», Cameron II a émaillé son propos de préoccupations sociales.

Mais il a surtout confirmé d’emblée sa promesse de tenir sous deux ans un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, «un sujet qui a conduit les tories à s’entre-déchirer au cours des dernières décennies», rappelle Tony Travers. Il devra aussi freiner les ardeurs indépendantistes des Écossais.

Le patricien de 48 ans a subitement changé de «body language» et de langage tout court dix jours avant le scrutin.

Finie la communication aseptisée. Le nouveau discours offensif sur le thème du «moi ou le chaos», martelé poings serrés et mâchoire crispée, s’est parfois accompagné de sorties hier inimaginables. Particulièrement quand il a dit du manifeste de ses rivaux travaillistes: ils peuvent se le mettre «là où le soleil ne brille pas».

«J’ai l’impression que, parfois, certaines personnes jugent que je suis un peu trop... comment dire... trop décontracté. Ce n’est pas mon sentiment, et ce n’est pas ce que je suis», s’est-il étonné auprès du magazine The Economist.

Depuis des années, le néologisme le plus usité pour décrire son très déconcertant détachement est «chillaxed»: Une contraction des verbes «chill» et «relax», tous deux traduisibles en franglais par «cool».

A vrai dire, la question «A quoi croit-il exactement?» n’est pas nouvelle. Elle a longtemps hanté son entourage dubitatif sur son appétence, sinon son aptitude, au pouvoir, selon son biographe Anthony Seldon.

- Déconnexion -

 

Pendant la campagne, trois «gaffes» ont été présentées comme la preuve de sa déconnexion avec le pays profond: Cameron mangeant un hot-dog à l’aide de couverts, se trompant sur le nom du club de football censé avoir ses faveurs, et commettant un lapsus: «Cette élection est déterminante pour ma carrière» heu... «pour le pays».

Ses soutiens ont par ailleurs mal vécu la nonchalance avec laquelle il a exclu de briguer un troisième mandat, tout en épluchant des carottes dans sa cuisine.

La confidence menace d’ouvrir prématurément la course à sa succession. D’autant que certains piaffent depuis longtemps, à l’instar du bouillonnant maire de Londres Boris Johnson.

«Les députés rebelles représentent un danger potentiel», admet John Curtice, professeur à la Strathclyde University.

Mais ceux qui l’attendaient en embuscade en 2015, après lui avoir reproché «de ne pas avoir gagné» en 2010, faute de majorité absolue, devront dans l’immédiat mettre une sourdine à leurs critiques.

L’apparent nouvel état d’esprit de Cameron constitue en réalité un retour à la case départ.

Quand il a accédé à 39 ans à la tête du parti conservateur, le jeune dirigeant idéologiquement décomplexé s’engageait à «décontaminer» l’image anti-sociale de son parti, héritée de la «Dame de fer» Margaret Thatcher. Et revendiquait même l’héritage de Tony Blair, le rénovateur pragmatique du Labour ayant pour leitmotiv «l’économie n’est ni de droite ni de gauche».

Il s’agissait d’un discours de rupture dans la bouche de David William Donald Cameron, né d’un père agent de change cossu et d’une mère magistrate, descendant de Guillaume IV, marié à la fille d’un baron et éduqué dans les pépinières de l’élite britannique, Eton et Oxford.

Tags: cameron ii, l’indolent couronné pour un deuxième mandat

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