Sur la route Mandarine Un journal pour partager mon voyage de quelques mois en Asie du Sud-Est.

ON POURRAIT PRESQUE MANGER DEHORS...... C'est le presque; qui compte, et le conditionnel. Sur le coup, ça semble une folie. On est tout juste au début de mars, la semaine n'a été que pluie, vent et giboulées. Et puis voilà. depuis le matin, le soleil est venu avec une intensité mate, une force tranquille. Le repas de midi est prêt, la table est mise. Mais même à l'intérieur, tout est changé. La fenêtre entrouverte, la rumeur du dehors, quelquechose de léger qui flotte. On pourrait preque manger dehors;. La phrase vient toujours au même instant. Juste avant de passer à table, quand il semble qu'il est trop tard pour bousucler le temps, quand les crudités sont déjà posées sur la nappe. Trop tard? L'avenir sera ce que vous en ferez. La folie vous poussera peut-être à vous précipiter dehors, à passer un coup de chiffon fiévreux sur la table de jardin, à proposer des pull-overs, à canaliser l'aide que chacun déploie avec un enjouement maladroit, des déplacements contradictoires. Ou bien vous vous résignerez à déjeuner au chaud - les chaises sont bien trop mouillées, l'herbe si haute... Mais peu importe. Ce qui compte, c'est le moment de la petite phrase. On pourrait preque...C'est bon la vie au conditionnel, comme autrefois dans les jeux enfantins : On dirait que tu serais... Une vie inventée, qui prend à contre-pied les certitudes. Une vie presque : à portée de la main, cette fraîcheur. Une fantaisie modeste, vouée à la dégustation transposée des rites domestiques. Un petit vent de folie sage qui change tout sans rien changer... Parfois, on dit : On aurait presque pu... Là, c'est la phrase triste des adultes qui n'ont gardé en équilibre sur la boîte de Pandore que la nostalgie. Mais il y a des jours où l'on cueille le jour au moment flottant des possibles, au moment fragile d'une hésitation honnête, sans orienter à l'avance le fléau de la balance. Il y a des jours où l'on pourrait presque. A travers cette nouvelle toute simple, Philippe DELERM nous invite à réfléchir sur les plaisirs minuscules du quotidien et sur les choix que nous sommes amenés à faire pour changer notre vie conjuguée au conditionnel en vie conjuguée au présent. L'année 2007 sera pour moi placée sous le signe du changement, de l'inconnu, de la découverte, de nouvelles opportunités... Après trois années passées en agence, je choisis de me lancer dans une nouvelle et belle aventure. La boîte de pandore s'est ouverte et de petits plaisirs minuscules de voyage vont se transformer en grands plaisirs majuscules d'ici trois semaines. Je m'envole enfin pour l'Asie du Sud-Est pour quelques mois. Le Lac Inle au Myanmar, la Baie d'Along au Vietnam, la région de Siphandon et ses 4000 îles, Vang Vieng et les festivités pour la nouvelle année au Lao, la cité d'Angkor au Cambodge, le Wat Mahathat à Sukhotai en Thaïlande.....et tant d'autres sites merveilleux à découvrir...