Apres plus de 3 mois de voyage et ayant passe le cap de la moitie du voyage, une conclusion s'impose: 6 mois c'est pas assez ou alors, d'un autre point de vue, on a ete trop gourmand sur le programme. Vu qu'on ne changera pas la date du retour, il faut faire des choix. Apres le Honduras et le Costa Rica, l'Equateur se trouve etre la troisieme malheureuse victime de notre manque de temps.
Tout d'abord, il faut confesser qu'on a pas ete aux iles Galapagos (LA principale attraction touristique du pays) car, malgre tous les superlatifs entendus sur cet exception ecologique, a 2500$ la semaine c'etait juste pas possible. On reviendra...
Bon, donc apres 14h de bus depuis la Colombie, on se retrouve a Quito. Tres agreablement surpris par la deuxieme capitale la plus haute du monde (a 3000m d'altitude), on y restera 2-3 jours afin de faire le plein de bonne bouffe et sommeil avant d'attaquer la traversee de l'Equateur. L'Equateur etant un pays pauvre et tres montagneux, les infrastructures routieres sont vraiment pas top et, du coup, les trajets en bus sont longs et terriblement penibles.
Avant de se rendre au Perou, on a fait un rapide crochet par la jungle amazonienne car, vu la presence de petrole dans le coin, l'Equateur dispose d'un des rares acces permettant de visiter la jungle profonde sans devoir casser son cochon pour un avion. Malheureusement qui dit acces facile dit aussi tourisme sur-developpe. On a donc pas fait l'immersion en communaute indigene prevue car ca avait toute l'allure d'un attrape touristes et on s'est oriente vers un piege a gringo 100% assume: la descente en rafting d'un affluent de l'Amazone. Absolument geniale et entrepris dans une ambiance entre brume et soleil, on a jamais vu la jungle d'aussi pres.
Apres deux affreuses journees passees les genoux dans le menton en compagnie de notre vieil ennemi le chicken bus, on arrive enfin pres du Graal, a 100km de la plage de Mancora dans le nord du Perou. Mais avant de plonger dans l'eau cristaline du Pacifique, il nous reste un dernier obstacle et pas des moindres: la frontiere. Surnommee par le Lonely Planet "The worst border crossing in South America", il s'agit d'un ENORME carrefour des voleurs en plein millieu du desert No Man's Land qui separe les deux pays. Entre les deux bureaux d'immigration, il ya une dizaine de kilometres a traverser par ses propres moyens, sous une chaleur etouffante. Aucune aide officielle car les policiers sont corrompus jusqu'aux dents par les arnaqueurs locaux... Bref: un vraie partie de plaisir!
On se retrouve, Sigi et moi, une main sur chacuns de nos sacs, mon canif en main, a negocier avec des faux chauffeurs de taxis afin qu'ils nous deposent jusqu a la prochaine ville. Je vous passe les details (notre faux taximan qui refuse de s'arreter aux signes d'un flic, le coup de la panne d'essence, nous expliquant que LUI c'est un gentil mais que LES AUTRES sont tous des voleurs, ma main serree sur mon canif, etc.) mais sachez qu'on se retrouve le soir meme, sain et sauf, dans la piscine du meilleur hotel du sejour (on a decide d'exploser le budget apres ces emotions!) avec une vue sur les vagues du Pacifique, mhmhm... Mais ca, c'est une autre histoire!
On vous embrasse,
Rodolphe et Sigi
