Pour plusieurs raisons. D’abord, pour rendre visite à une partie de la famille de mon amie qui habite là-bas. Ensuite, historiquement, c’est un pays qui m’intéresse pour ses nombreux sites chargés d’histoire. C’est LE berceau de notre civilisation, des premières cultures humaines, des premiers écrits, des premières sédentarisations… puis j’ai eu des échos de la famille disant que les Iraniens étaient très chaleureux avec une ouverture d’esprit incroyable. Tout cela ne collait pas avec le discours officiel qui est de nous fait croire que le pays est très conservateur, replié sur lui-même. J’y suis donc allé sans apriori. Et je n’ai pas été déçu !
La curiosité des gens, leur ouverture d’esprit… Ils aiment échanger et cherchent vraiment à vous connaître. Les communications extérieures étant filtrées par le pouvoir, dès qu’ils ont une occasion, ils vous convient chez eux. Nous avons rencontré beaucoup d’Iraniens lors de ce voyage, et nous nous sommes donc retrouvés à refuser beaucoup d’invitations à dîner et même pour dormir. Nous ne sommes finalement pas habitués à autant de gentillesse. On se dit, au premier abord, que ce n’est pas normal, qu’ils vont nous demander quelque chose en retour. Pas du tout. C’est juste cette envie de communiquer avec les étrangers, car ils sont, pour la plupart, dans l’incapacité de sortir d’Iran. Leur culture est énorme, et ils connaissent parfaitement les langues étrangères. Cela donne des conversations très intéressantes et enrichissantes.
Comme nous y sommes restés trois semaines, nous avons d’abord visité tous les sites incontournables comme Persépolis, Ispahan, Yazd… Ensuite, nous avons décidé de faire un crochet dans les monts Alborz, au nord de Téhéran, pour voir entre autres la forteresse d’Alamût, sujet de bons nombres de légendes, et les jolis petits villages de la région, pour certains classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Les paysages des monts Alborz méritent le détour. Ce sont des pâturages très verts, contrastant avec les plateaux du centre du pays, en général, semi-désertiques. C’est aussi une parenthèse très rafraîchissante après la chaleur et le speed de la ville de Téhéran.
Un autre endroit que je recommande tout particulièrement : la ville de Shiraz, tout près de Persépolis. Ce n’est pas la plus belle ville d’Iran, mais culturellement, c’est la plus riche. Les gens y sont férus d’art et de littérature. C’est aussi la ville où sont enterrés deux poètes du Xe et XIIe siècle : Hafez et Saadi. Je conseille d’aller voir la tombe de ces poètes, qui est devenue avec le temps, un lieu de véritable pèlerinage, où les gens viennent lire et réciter des poèmes.
Et, pour les virées nocturnes, nous avons expérimenté les sitting-clubs, des pseudos discothèques où l’on s’assoit pour boire des soft et où l’on a le droit de se dandiner uniquement assis, au son de la musique (rires). On s’est bien marré !
De même, nous avons expérimenté des lieux publics qui, la nuit venue, sont pris d’assaut par de nombreuses personnes cherchant la fraîcheur et le divertissement. Par exemple, une expérience à ne pas louper : sous un des ponts principaux d’Ispahan, la foule a pris l’habitude de se rassembler sous ses arches en famille ou entre amis, certains pour y déclamer des poèmes en public, d’autres pour y chanter à l’unisson des chants traditionnels, parfois gentiment contestataires. Tout est bon pour repousser les limites qu’impose la loi islamique.
Je pense vraiment revenir en Iran car je n’ai pas eu le temps de visiter certains sites qui me tiennent à cœur, comme la Ziggourat de Chogha Zanbil.