Comment décrire le Vanuatu?
La tâche semble impossible. Tout est tellement différent là-bas, aucun de nos repères ne fonctionne.
La terre est noire, rouge, verte, sang. Humide et pourtant aride. D'une richesse incroyable, d'une pauvreté inimaginable. Le Vanuatu est une terre de contraste.
Ce voyage était pour moi celui de la transition. Je quitte ma Calédonie, mon île, pour rentrer chez moi en Belgique. Et bien sûr, si la perspective de retrouver ma terre et les miens me réjouit, "Partir, c'est mourir un peu". Mon rêve Calédonien est en train de mourir. Je lui administre tant que possible des soins palliatifs.
Anne-Claire, ma soeur calédonienne, et moi sommes partie au Vanuatu pour que je puisse vivre une dernière fois l'expérience pacifique, celle de la découverte et du dépaysement ultime. Un voyage pour se dire au revoir, et pour se créer des souvenirs qui ne nous appartiendraient qu'à nous deux.
Le Vanuatu était le meilleur choix possible.
Nous sommes arrivées lundi à Port Villa, capitale grise de l'archipel. Efaté est la plus grande des 80 îles qui composent le Vanuatu. Ajoutons d'emblée que seule une dizaine est habitée. Le chiffre est vague, comme tout le reste au Vanuatu. Les horaires, les statistiques, les chiffres de la démographie, et la météo.
Une pluie tropicale nous a accueillies. Trempées jusqu'aux os, nous avons fait une entrée triomphale dans un restaurant de la ville. C'est là que nous avons eu notre première surprise, notre première rencontre avec les Vanuatais. Deux jeunes femmes y assuraient le service. Avec un sourire lumineux, chacune est venue se présenter à nous, nous demandant nos prénoms, le but de notre voyage et indiquant qu'elles étaient ravies de nous rencontrer. Pour ne pas que nous ayons froid, des nappes blanches nous ont été données pour couvrir nos épaules détrempées. On nous avait prévenues, les Vanuatais sont des anges, nous en avons eu la confirmation.
Mais plus qu'à Port Villa, c'est à Tanna que cette gentillesse vanuataise a transformé notre beau voyage en un voyage magique.
